
Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde,
Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix,
L'harmonie et le songe et la douleur profonde
Frémissent longuement sur le bout de mes doigts.
Je comprends mieux, en les frôlant, les choses belles,
Je partage leur vie intense en les touchant,
C'est alors que je sais ce qu'elles ont en elles
De noble, de très doux et de pareil au chant.
Car mes doigts ont connu la chair des poteries
La chair lisse du marbre aux féminins contours
Que la main qui les sait modeler a meurtries,
Et celle de la perle et celle du velours.
Ils ont connu la vie intime des fourrures,
Toison chaude et superbe où je plonge les mains !
Ils ont connu l'ardent secret des chevelures
Où se sont effeuillés des milliers de jasmins.
Et, pareils à ceux-là qui viennent des voyages.
Mes doigts ont parcouru d'infinis horizons,
Ils ont éclairé, mieux que mes yeux, des visages
Et m'ont prophétisé d'obscures trahisons.
Ils ont connu la peau subtile de la femme,
Et ses frissons cruels et ses parfums sournois...
Chair des choses !
J'ai cru parfois étreindre une âme
Avec le frôlement prolongé de mes doigts...

Quand la réalité et le rêve s'entremêlent
dans une infinie spirale de tendresse sensuelle

De toi je me saoule
comme d’un vin frémissant
dans la coupe de tes bras

Une caresse a mille facettes
Une caresse se fait coquette
Elle est la douceur d’une main
Elle est la chaleur d’un demain.
Une caresse n’est que tendresse
Une caresse jamais ne blesse
Elle est le velouté d’un doigt
Elle est le charme d’une voix.
Une caresse est légère telle une plume
Une caresse se déguste parfois se hume
Elle est ferme et pourtant aérienne
Elle est mienne et devient tienne.
Une caresse n’est qu’onctuosité
Une caresse est toute en virtuosité
Elle est si humble, pleine d’égard
Elle est l’aménité d’un regard.
Une caresse est un suave murmure
Une caresse a l’acidulé d’une mûre
Elle est le goût intime d’une peau
Elle est l’égarement d’un radeau.
Une caresse est une sucrerie frivole
Une caresse est une tendre obole
Elle est le souffle d’une bouche
Elle est la fraîcheur d’une douche.
Une caresse se décline sans fin
Une caresse se déguste sans faim
Elle est de l’amour le langage
Elle est le fossoyeur des barrages.
Je te les offre ces moelleuses caresses
Que ton corps s’abandonne et paresse
Quand mes mains sur lui vagabondent
Afin que de sensations ton esprit s’inonde.
Une caresse est un exquis effleurement
Une caresse est le ralliement des amants
Elle est le pouvoir d’arrêter le temps
Elle est un envol pour le firmament.

Je voudrais embrasser ta peau
De mille et un baisers
Je poserais mes lèvres
Sur tes grains de beauté
Petits grains de café
Sur ta peau perle de lait
Je poserais mes lèvres
Sur tes taches de rousseur
Petits éclats de miel
A la douce saveur
Regorgeant de soleil
Je poserais ma bouche
Sur ta peau de velours
Puis j'embrasserais ta bouche
Pour sceller notre amour.

Dans la tête et dans le coeur
C'est la place du bonheur
Qu'une caresse de main
Fait frémir et rend serein
Un frisson chaud sur le corps
A désirer plus encore
De ces lèvres les baisers
Fous et les mots susurrés
La vague d'un grand désir
Hallucinant élixir
Déchirant le souffle court
D'être possédé d'amour
Sentir le grain de peau
S'offrir au courant de l'eau
Ruisselant de la fièvre
Des caresses des lèvres
Les corps en fleuves puissants
Poussentles berges du temps
A trouver les méandres
Où l'autre vient se rendre
La nuit retrouve son jour
Au plaisir du fol amour
Dans les brumes d'extase
Où les corps se font phrase
A dire à l'autre à jamais
Les ineffables secrets
Des caresses partagées
A se vouloir être aimé
Dans la tête et dans le coeur
C'est la place du bonheur
Qu'une caresse de main
Fait frémir et rend serein.

Comme un bijou soyeux
le papillon se pose
faisant frémir ses ailes
sur le grain de sa peau
qui pétille en soupirs
le silence les retient

Frissons de proximité
Déraison soudaine de l'esprit
Tout se brouille dans l'instant
Le coeur fou, rythme affolant
Plus rien n'est clair
Plus rien ne se définit
L'empire des sens se réveille
Il fait enfin jour dans la nuit
Croire en la passion de l'âme
L'incandescence de la flammeBrûlants et brûlés
Les coeurs se consument, épuisés
Renouvellement d'un sang nouveau
Brume d'un esprit éperdu
Mots sur maux, maux sur l'eau
La mer à perte de vue...

De la chaleur et des frissons les caresses sont la cause
La connaissance qui s’établit par le contact
Des doigts ne traduit pas que la surface des choses
Ce qui court sur la peau ne laisse pas l’âme intact

Elle ne tient qu’à peu de chose
Le divin parfum d’un rose éclose
Les yeux de l’être aimé qui se pose
Le monde fait alors une courte pause
Elle est ce tendre fil de soie en couleur
Le divin et céleste présage du bonheur
Une exquise, acidulée et suave saveur
La petite prière qui guérit d’une douleur.
Elle est le chemin à jamais sans détour
Le plaisir sucré d’une pomme d’amour
Un voyage vers les cieux sans retour
Un labyrinthe fleuri dont on fait le tour
Elle est une petite musique symphonique
Agile, fragile, gracile, habile et magnifique
Elle berce journées et nuitées féeriques
De tous les amants de ce monde mirifique
Elle est ce petit quelque chose qui s’il disparaît
Laisse nos cœurs vidés, asséchés, brisés et désolés
Car en ce monde parfois immonde il nous plait
D’enfin trouver calme, paix, douceur et volupté